Doctorant-ATER
Représentant des doctorant·e·s auprès du Conseil d'Unité

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Domaines de recherche

  • Mobilités subalternes
  • Campements et camps migratoires
  • Frontières
  • Anthropologie urbaine
  • Ethnographie sensorielle

Titre de thèse

Migrant·e·s et campements informels au Maroc. Approche socio-anthropologique de l’habiter des espaces-frontières et des marges
Sous la direction d'Anaïk Pian
Thèse débutée en 2021

Résumé de la thèse

Mes travaux de recherche portent sur les mobilités subalternes des personnes migrantes en situation irrégulière en route vers l’Europe à partir du territoire marocain. Fondées sur plusieurs terrains ethnographiques à l’ouest et au sud du Maroc, mes recherches s’intéressent particulièrement aux campements, camps et squats urbains occupés par des personnes migrantes d’origine « subsaharienne » voulant rallier l’Europe par la « route occidentale », c’est-à-dire en passant par les enclaves espagnoles au nord du Maroc, la zone à proximité du détroit de Gibraltar, ou, plus au sud, par la route atlantique des Îles Canaries.
Je travaille, à cet effet, sur plusieurs thématiques telles que les économies de passage, les politiques de contrôle des mobilités, les résistances quotidiennes des personnes migrantes et leurs relations avec les autorités publiques ainsi que la société d’« accueil ». Je m’intéresse également à l’expérience de l’habiter dans la mobilité et aux domesticités alternatives que cela génère dans des espaces-frontières. Enfin, j’accorde une attention particulière aux différentes manifestations de la frontière qui, loin de sa conception commune comme ligne marquant les limites des souverainetés étatiques, investit plusieurs échelles d’expérience : le corps, l’intime, l’espace habité, la ville, etc., et devient, en gagnant en épaisseur, un espace de vie.
Dans ce sillage, et pour rendre compte de ces différents aspects liés à l’expérience de la mobilité irrégulière, de l’échelle corporelle à l’échelle interétatique en passant par l’espace domestique et urbain, je m’appuie sur une ethnographie mobilisant l’observation participante, le récit de vie et l’entretien appliqué dans ses différentes déclinaisons. Je mobilise également une ethnographie sensorielle, attentive à l’infra-verbal et aux implications de l’expérience migratoire clandestine sur les autres sens, afin de saisir en quoi l’irrégularité, au-delà d’être un statut socio-économique et juridique, est aussi une manière d’être-dans-le-monde (Willen, 2007).

Sélection de publications

  • El Arraf Ayoub, 2018, « La migration clandestine subsaharienne au Maroc : habiter un camp, penser une frontière », in Louis Matthieu (dir.), Travaux de recherche des étudiant.e.s de l'Institut d'ethnolo­gie. Actes de la journée inter-années 2017, Strasbourg, Éditions de l'Institut d'ethnologie de l'Université de Strasbourg : 127-144.