Inside the Paris Zone: Entering the French Leftspace
Cet article présente une analyse spatiale et culturelle de la Zone en tant qu'espace des « classes dangereuses » dans la France des xixe et xxe siècles. Aussi marginale qu’illégalement occupée, la Zone s’est d’abord constituée au pied de fortifications de Paris, où les plus pauvres ont trouvé refuge après avoir été chassés d’un centre-ville transformé par les grands travaux du Second Empire (1852-1870). Entre abandon et transgression des lois, ce territoire du Lumpenproletariat se maintiendra sporadiquement aux portes de Paris jusqu’au tournant des années 1970. Effacée du sol de la capitale française, la Zone ne disparaît pas pour autant. En français courant, elle continue jusqu’à ce jour de désigner l’espace non plus physique, mais symbolique des « déclassés ». Cette symbolisation de la Zone occupe le centre de cet article, qui l’érige en paradigme empirique de ce que nous proposons d’appeler le leftspace : une forme spatiale doublement caractérisée par l’abandon des « déclassés » à leur sort et par la transgression des lois. En savoir plus.
English version
This article presents a spatial and cultural analysis of the Zone as a space inhabited by the “dangerous classes” in 19th- and 20th-Century France. The Zone was a marginal and illegally occupied area that first sprawled out at the foot of the Paris fortifications, serving as a refuge for the poorest of those hounded from the city by the major modernization works carried out during the Second Empire (1852–1870). This territory belonging to the Lumpenproletariat, caught between neglect and transgression, maintained a physical presence at the gates of Paris, on and off, until the turn of the 1970s. However, after it was erased from the territory of the French capital, the Zone did not disappear. In colloquial French, the term continues to refer to the no longer physical but now symbolic space occupied by the déclassés (declassed). This symbolic figuration of the Zone lies at the heart of this article, which sets it up as an empirical paradigm of what we propose to refer to as the “leftspace”: a spatial configuration characterized both by the neglect of déclassés abandoned to their fate and by the transgression of the law. Read more.