Le ressac de l’altérité. Marc Richir et Pierre Clastres à l’épreuve de l’ethnologie
Cet ouvrage engage une discussion entre la phénoménologie et l’anthropologie politiques en partant d’un point de vue résolument ethnologique. Il met plus particulièrement Marc Richir et Pierre Clastres à l’épreuve d’analyses ethnographiques. Dans le premier chapitre, les écrits richiriens sur le politique sont abordés en insistant sur les éléments clef de la théorie clastrienne qui les ont inspirés (dont notamment le concept de « société contre l’État »). Au regard de données provenant de populations tibéto-birmanes du sud-ouest de la Chine, le deuxième chapitre porte sur l’emploi de ce concept par Pierre Clastres, Marc Richir et plus récemment James C. Scott, de même que sur la mise à l’écart de toute « dimension religieuse » pour traiter la question du pouvoir. En revenant à l’analyse richirienne des mythes grecs, il s’agit de saisir, dans le troisième chapitre, les mutations « mytho-logiques » d’un récit fondateur également issu du sud-ouest de la Chine, tout en prêtant attention au symbolique « se faisant ».
Ces trois cheminements qui renvoient respectivement à des questionnements phénoménologiques, ethnologiques et « mythico-mytho-logiques » font apparaître que les concepts issus de la théorie anthropologique doivent être appréhendés comme relevant de propositions réflexives à même d’être déconstruites par l’ethnographie, laquelle révèle par ailleurs des logiques de pensée à prendre en considération par la philosophie dont la conceptualité, notamment à propos du politique, doit être interrogée à nouveaux frais. En savoir plus