Du déchet à la relique. Les anthropologues sociaux face au statut changeant des restes humains
Diverses configurations contemporaines de violations massives des droits de l’homme (génocides, guerres civiles, crimes contre l’humanité), permettent d’observer les statuts divers assignés aux restes humains : ceux-ci sont parfois considérés comme des déchets par les perpétrateurs, chez qui ils suscitent une répugnance et une haine qui se révèlent dans l’acharnement mis à s’en débarrasser ou à les détruire ; pour les experts chargés de les examiner, ils sont des objets techniques auxquels sont administrés des traitement physico-chimiques parfois invasifs et le plus souvent détachés d’affects; pour les survivants, les reste humains deviennent des traces irremplaçables d’un passé disparu, et sont à ce titre considérés comme des reliques précieuses voire sanctifiées. Du plus disqualifiés, au plus sacré, les artefacts ostéologiques d’origine humaine ont donc des vies sociales multiples. Ils subissent, lors des violences, un processus de disqualification (qui se traduit notamment par l’absence de traitement funéraire) puis à l’issue des violences un processus de requalification (sous-tendu par les étapes de la recherche, des éventuelles exhumations et identifications individuelles, et finalement de la réinhumation) que cette intervention proposera d’identifier et d’analyser. En savoir plus
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