Le corps humain est-il un corps puissant ? Eléments pour une histoire critique de l'ontologie de la puissance

Événement passé
Séminaire

Conférence de Paula Lorelle, Université catholique de Louvain, Archives Husserl de Paris

23 mai 2023
14h 16h
En distanciel

Le corps vécu est systématiquement décrit par la phénoménologie comme un corps puissant. Plus qu’une propriété parmi d’autres, la puissance du corps apparaît parfois comme la condition ou l’essence même de sa phénoménalité : c’est parce que « je peux » le mouvoir à volonté, que ce corps est vécu comme mien. Or, comme il s’agira ici de le montrer, cette conception du corps vécu s’inscrit dans une tradition philosophique de longue date au terme de laquelle le corps humain en est venu à s’affirmer comme seul corps puissant, tendant à s'effacer en sa propre substantialité, opposé comme il l'est à la substance et à l'inertie des autres corps. Je tâcherai donc ici de retracer quelques-uns des principaux moments de l’« ontologie de la puissance » qui sous-tend notre conception du corps vécu. Loin de traduire une dimension essentielle de l’expérience corporelle, cette conception du corps comme « je peux » participerait silencieusement, sous prétexte de neutralité phénoménologique, à rejouer les rapports de pouvoir que l’ontologie de la puissance a contribué à instaurer.

En distanciel ID de réunion : 948 8729 8962

Code secret : Kd4KfR

 

Dans le cadre du séminaire "Le(s) corps : approches anthropologiques et philosophiques"

Le(s) corps : approches anthropologiques et philosophiques

Séminaire de recherche organisé par Aurélie Névot

Le corps est un thème central en anthropologie et en philosophie, notamment d’héritage phénoménologique. Ce séminaire envisage de rassembler des spécialistes de la question afin de mieux faire connaître aux anthropologues des concepts et théories issus du champ de la philosophie et, conjointement, aux philosophes différentes approches développées en anthropologie à partir de l’expérience ethnographique. Le projet est de promouvoir le dialogue interdisciplinaire et de débattre à partir de perspectives théoriques et de pratiques de recherche différentes. Ce faisant, il s’agira de promouvoir les phénomènes de bifurcation, tant de la part des anthropologues que des philosophes qui feront ensemble l’épreuve de l’altérité, disciplinaire et culturelle, à partir d’un thème commun : le corps.