De la jeunesse congolaise gardienne de la Révolution à la jeunesse milicienne (1965-2007)
La jeunesse milicienne congolaise sera étudiée en évoquant la première milice d’État, la Défense Civile (1964-1968), et la dernière manifestation milicienne dans la région du Pool du Congo-Brazzaville : celle des Nsilulu du pasteur Ntoumi. Tout oppose ces deux formations : l’une prend Che Guevara comme héros et considère Ange Diawara comme son chef, l’autre est une création d’un pasteur néo-pentecôtiste qui exerce une fonction de guérisseur et dont la troupe se réfugie dans la région du Pool. La Défense Civile s’achève à Goma-Tsé-Tsé, là où, trente ans plus tard, commencera l’aventure de la milice des Nsilulu qui se bat contre les forces gouvernementales congolaises et angolaises. La population du Pool voit en fin de compte le pasteur comme un toya, un oiseau nocturne de mauvais augure. Les milices servent in fine de moyen infrapolitique pour permettre à un leader de peser sur le pouvoir.