Doctorant en Sociologie

Maison Interuniversitaire des Sciences de l’Homme – Alsace
Allée du Général Rouvillois
67083 - Strasbourg
josselin.mattont2[at]etu.unistra.fr

Domaines de recherche

  • Ethnographie
  • Sociologie de la violence
  • Sociologie de la déviance
  • Sociologie du corps
  • Sociologie du sport

Titre de la thèse

  • Le jiu-jitsu brésilien comme « arte suave » : une ethnographie du sens de la violence
    sous la direction de Jérôme Beauchez
    Thèse débutée en 2020

Résumé

Ce projet de thèse consiste en une ethnographie des pratiquant.e.s de l’arte suave (l’art souple) du jiu-jitsu brésilien observés dans différents clubs français. La version vale tudo (« tout est permis ») de cette pratique de combat alliant préhension (la lutte) et percussion (la boxe) a été popularisée par la montée en puissance spectaculaire du mixed martial arts (MMA) : un mélange de disciplines martiales qui s’est imposé depuis le tournant des années 2000 comme l’une des nouvelles arènes sportives du combat professionnalisé. Tandis que l’interdiction du MMA n’a été levée sur le sol français qu’en février 2020, cette discipline s’était jusqu’alors frayé un chemin dans l’hexagone par la voie détournée de pratiques autorisées telles que le jiu-jitsu brésilien. Si bien que celui-ci s’est peu à peu constitué en vivier du MMA en France. Ici comme ailleurs, ce dernier reste l’objet de multiples controverses du fait de la violence qu’il exposerait sans fard sur les scènes de ce que d’aucuns conçoivent comme une gladiature moderne. C’est pourquoi les appropriations françaises du jiu-jitsu brésilien constituent un terrain d’observation privilégié pour le sociologue qui s’intéresse aux épreuves physiques du combat et, à travers elles, au sens d’une violence qu’il s’agit de saisir au-delà des premières apparences.
Lui-même combattant expérimenté dans différentes disciplines martiales – dont le jiu-jitsu brésilien –, le porteur du projet fonde son enquête sur une démarche de participation observante : une forme de « sociologie charnelle » dont l’heuristicité a été démontrée en matière d’ethnographie des sports de combat. Si le jiu-jitsu brésilien définit le terrain d’enquête, il ne circonscrit pas pour autant l’objet d’étude. Plutôt que de travailler sur les interprétations françaises ou la globalisation d’une pratique martiale importée du Brésil, l’idée directrice est celle d’une observation menée dans les dojos (les lieux d’entraînement) afin de saisir le sens que donnent les pratiquant.e.s à leurs expériences du combat comme de la violence. Cette dernière se situe-t-elle dans le corps à corps, ou se trame-t-elle en arrière-fond des affrontements les plus visibles : dans les vies et les expériences du monde que font quotidiennement les jiu-jiteiros ? Répondre à cette question amène à questionner les fondements de la violence et de ses épreuves, donc à contribuer à l’étude d’un objet majeur de la sociologie.