Soutenance de thèse de Clara Boutet sous la direction de David Le Breton

Qui co- quoi ? Les tribulations d'une expérience de co-construction en santé

9 septembre 2024, Collège doctoral européen

Cette thèse étudie, par une ethnographie, le processus d’élaboration d’un programme de promotion de la santé sur les pollutions et le fonctionnement du corps, à destination d’enfants (8-11 ans), en France. Par une approche qualitative à la fois compréhensive, réflexive et critique, elle s’intéresse aux différentes modalités de sa conception, en co-construction avec ses destinataires (les enfants et leurs médiateurs adultes, enseignants et animateurs). Du point de vue des acteurs, l’enjeu porte sur l’efficacité du programme, attendue plus probante du fait de la collaboration des personnes concernées. Quant au regard ethnologique, il s’intéresse ici aux formes, aux messages et aux relations liées à la co-construction. Cette monographie tente de saisir les incidences de la participation sur la fabrication de la prévention. L’enquête décrit le programme, de sa genèse à sa fin précipitée, en passant par la sélection des contenus. L’immersion par observation participante au sein de l’équipe pluridisciplinaire pendant deux ans et demi montre que la co-construction se déploie, certes, au gré des ateliers de co-construction, mais surtout au sein des réunions d’équipe. En ce sens, l’attention portée au travail de l’équipe déplace la dimension participative du côté de ceux qui la rendent possible, qui en édictent les règles et dont dépend le pouvoir d’agir des destinataires.

 

Soutenance de thèse d'Amandine Turri Hoelken sous la direction de Denis Monnerie

La photographie dialogique : entre démarches artistique, politique et anthropologique

15 mars 2024, Collège doctoral européen

La dialogie a été développée dans les années 1920 par Mikhaïl Bakhtine, théoricien russe de la littérature. Il a développé ce concept afin d’étudier les œuvres de Dostoïevski, avant de l’étendre plus généralement à la communication.
Dans le contexte artistique, la dialogie se manifeste à travers la représentation de dialogues, favorisant une description dense et des réponses non totalisantes. Dans la photographie documentaire, l’auteur.e adopte une approche dialogique, en reconnaissant l'autre comme un sujet autonome. L'œuvre résulte d'une interaction constante avec les interlocuteur.ice.s du terrain.
Cette thèse explore l'approche dialogique dans la photographie documentaire à travers une perspective ethnographique, méthodologique et épistémologique. 

La première partie de la thèse se concentre sur mon terrain de 2012 à 2017 avec un groupe de "zonard.e.s": le projet ZONE 54. 

La seconde partie établit des liens entre les principes de la dialogie, le projet ZONE 54, et d'autres documentaires dialogiques de photographes tels qu’Allan Sekula, Susan Meiselas, Marc Pataut et Gilles Saussier.

Soutenance de Berenice Penafiel sous la direction de David Le Breton

La vie quotidienne des femmes en errance
Mardi 7 juin à 13h30, Amphithéâtre du Collège doctorale de l’Université de Strasbourg

En 2012 en France métropolitaine selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) deux personnes sans-domicile fixe sur cinq sont des femmes. Le but de ma recherche est de décrire et d’analyser la vie quotidienne des femmes en errance à partir d’un point de vue interactionniste.
Ces femmes se débrouillent pour aller aux toilettes, se reposer, prendre une douche, se brosser les dents, pendant la période de menstruation changer leurs protections périodiques, manger, dormir, passer leur temps… Ces actions « évidentes » deviennent compliquées ou impossibles sans un espace protecteur. Alors, ces femmes se battent touts les jours pour les réaliser. Mon travail de recherche décrit minutieusement leurs efforts quotidiens pour la survie.

 

 

Soutenance de thèse d'Anja Bartel, sous la direction de Catherine Delcroix

Parcours de jeunes réfugiés en France et en Allemagne. Contextes politiques et expériences biographiques de la reconstruction d’une vie en exil
Vendredi 8 avril à 14h, Misha, salle de conférences

À partir d’entretiens biographiques menés avec des réfugiés et inspirée par la méthode de l’« évaluation biographique des politiques publiques », cette thèse s’intéresse aux reconstructions d’une vie en exil de jeunes hommes ayant fui vers la France et l’Allemagne entre 2014 et 2017. La comparaison entre les études de cas a permis de distinguer différents types de « dynamiques de fuite » dans lesquelles l’émigration des jeunes hommes s’inscrit. Elle met aussi en évidence que les logiques des politiques d’accueil et d’intégration mises en place par les deux États façonnent leurs expériences lors des différentes étapes de leurs parcours qui suivent la fuite : à l’entrée dans la catégorie de « demandeur d’asile », durant la phase de demande d’asile ainsi qu’après l’obtention du statut de « réfugié ». Toutefois, cette thèse montre aussi que les possibilités de reconstruire une vie en exil ne dépendent pas seulement des situations de vie objectives des réfugiés dans les deux pays. En effet, les interprétations subjectives de l’exil, comme rupture d’un parcours de réussite ou chance biographique, affectent également les cours d’actions des réfugiés.

Mots clés : exil, migration de refuge, approche biographique, politiques d’accueil et d’intégration, comparaison internationale, France, Allemagne

 

Soutenance de la thèse de Irene Sgambaro, sous la direction de Nicoletta Diasio

" Façonner le sujet monastique par la matérialité du quotidien. Une ethnographie du monastère orthodoxe féminin de Solan "
le mardi 15 février 2022 à 14h