La « communauté tchékiste » de Guerre froide : réalités et limites d’une culture partagée du renseignement
À l’époque de la Guerre froide, les services de renseignement des dictatures socialistes du Bloc de l’Est constituent des instruments de terreur, de répression et de surveillance des sociétés est-européennes. Obéissant au même encadrement soviétique, ils sont unis par une même lecture paranoïaque du monde et des relations internationales reposant sur une vision binaire « ami-ennemi » et une primauté accordée à l’action. Se définissant comme les « glaives et les boucliers » des partis communistes, ces tchékistes partagent un éthos professionnel faisant d’eux une élite secrète au service de la révolution prolétarienne mondiale. Dès ses débuts, au milieu des années 1950, cette « Internationale tchékiste » a toutefois du mal à développer des formes efficaces de coopération et d’échange car le partage exige de la confiance réciproque. Le champ du terrorisme international illustre, des années 1970 aux années 1980, la réalité et les limites d’une culture tchékiste du renseignement finalement emportée par la nouvelle politique internationale de Mikhaïl Gorbatchev. En savoir plus